c etait drole au debut (poeme cadre) 3
c etait drole au debut (poeme cadre) 3
« C’était drôle au début » / poème cadre.
Chargé d’affaires chez un gestionnaire de patrimoine, je maîtrise assez bien l’aspect technique du métier, mais à en croire mon boss, j’ai un problème dans ma relation au client. Il me demande de prendre modèle sur mes collègues, qui sont très agressifs. Moi, j’aime bien que le client ait le temps de réfléchir avant de signer. Comment surmonter ce blocage ?
Chef du service de l’administration des ventes d’une mutuelle d’assurances, je dois piloter un projet visant à limiter le risque client. En vieux briscard, je connais sur le bout du doigt le problème : il réside dans les rapports exécrables qu’entretiennent les services du recouvrement et commerciaux. Mes idées d’amélioration pourraient être vite appliquées si des responsables contestaient mon diagnostic. Le directeur informatique par exemple, qui ne connaît rien au problème. Comment le lui faire comprendre afin qu’il cesse d’entraver la bonne marche du projet ?
Nouveau responsable régional au sein d’un groupe d’assainissement, j’ai découvert qu’avant de partir, mon prédécesseur avait promis quantité de choses à son équipe sans tenir aucune de ses promesses ! Du moins c’est ce que mes collaborateurs assurent, les uns réclamant une prime substantielle qui devrait tomber à mi-année, quand d’autres réclament le renouvellement de matériels informatiques ou l’embauche de salariés à durée déterminée. Comment répondre raisonnablement à ces demandes sans froisser les susceptibilités ?
Créatif junior dans une boîte de publicité, j’ai soif d’autonomie. Depuis mon embauche, je multiplie les initiatives tous azimuts. J’ai proposé récemment une « base line » qui n’était pas du tout prévue au « brief », mais qui a enthousiasmé les commerciaux et pour finir le client final. Furieux de mon initiative, mon boss ma pourtant engueulé en public. Comment lui faire rendre gorge de cette humiliation ?
Chargé de portefeuilles dans une compagnie d’assurance, j’ai appris par mes informateurs qu’un certain nombre de collègues se sont vus attribuer un bon paquet de stocks options en rétribution de services annexes. Soyons francs, je trouve assez scandaleux de ne pas être attributaire alors que certains se sont montrés moins performants et moins impliqués que moi. Comment faire comprendre à mon boss qu’il aurait intérêt à penser à moi ?
Contrôleur de gestion dans une imprimerie, j’ai dû remettre complètement à plat, sur la demande de mon boss, la présentation de documents budgétaires. Celle-ci n’avait pas eu l’heur de plaire au grand patron, un caractériel notoire. Déboulant dans le bureau de mon boss, avec qui j’étais en conversation, il m’a copieusement engueulée. Comment lui clouer le bec une fois pour toutes ?
Concepteur Rédacteur au sein d’une agence de publicité, je suis en bute à l’agression verbale permanente de mes collègues. Non pas que je sois la cible privilégiée de leurs attaques : usant d’un langage extrêmement grossier, tout le monde a pris l’habitude d’insulter tout le monde. Notre directeur de création n’est pas le dernier a pratiquer ce rituel. Il s’est constitué un répertoire d’insultes impressionnant dont il use sans vergogne pour me traîner plus bas que terre. Ce qui était drôle au début est devenu intenable. Comment moucher définitivement ce butor ?
Ingénieur commercial dans une entreprise de produits phytosanitaires, j’ai en charge le quart Sud-Est de la France. Du moins suis-je sensé couvrir cette zone, car mon patron, un ancien commercial récemment promu, a une fâcheuse tendance à faire mon boulot à ma place. Au lieu de coordonner et de briefer ses équipes, il passe son temps à négocier les plus gros contrats avec ses anciens clients. Comment lui faire comprendre qu’il est temps pour lui de décrocher ?
Responsable d’un pôle de contrôleurs de gestion dans groupe d’assurances, je dois faire face à trois démissions au sein de mon service… Qui ne compte que dix collaborateurs. Je suis bien obligé d’exempter mes démissionnaires de missions qui s'étalent au-delà de leur période de préavis. Du coup, mon équipe rechigne à faire leur boulot. Quant à mon patron, il me reproche mon manque de flair. Selon, lui, ces démissions étaient prévisibles dès avant les vacances. Comment ne pas craquer ?
Directeur commercial dans un groupe d’électronique spécialisé dans la sécurisation de zones privées, je suis rattrapé par ma vie privée, justement. J’essaie de mettre en œuvre avec mon ex-conjointe le principe d’une garde alternée de nos enfants. J’ai donc décidé de supprimer les réunions tardives, les déplacements superflus et de lâcher les dossiers qui n’entraient pas dans mes fonctions. J’apprends que mon patron s’en offusque. Moi qui n’ai fait que rationaliser mon emploi du temps tout en observant par décence la plus grande discrétion sur mes problèmes personnels. Comment lui faire lâcher du lest tout en regagnant sa confiance ?
Chef comptable dans un groupe de communication spécialisé dans la propagation de rumeurs, je suis revenu des vacances gonflé à bloc. J’ai lu des livres. J’ai parlé de mes façons de travailler avec mes amis. Bref, j’ai fait le plein d’idées. Le retour au bureau n’en a été que plus douloureux. Mes collaborateurs juillettistes n’avaient rien fichu et si je n’avais pas lancé un plan d’urgence risqué, un de nos meilleurs clients était en passe de perdre son élection. Quand j’ai parlé entre deux portes à mes collègues d’améliorer les méthodes de travail, ils ont fait la moue. Comment faire bouger les choses avant que le train train ne m’assaille à mon tour ?
Ingénieur de 32 ans, je travaille depuis juin dernier dans une boîte de transport de populations âgées sans ressource. À l’issue de ma période d’essai, on m’a confié le suivi d’un gros projet d’optimisation de la logistique d’une unité du camp d’accueil. Ce projet associe des commerciaux, des représentants des chauffeurs et des logisticiens. La première réunion de travail que j’ai organisée sur le sujet s’est révélée absolument catastrophique. À peine avais-je donné la parole à mes collègues qu’ils s’écharpaient sur des vieilles querelles non résolues…Comment faire bosser des gens sur lesquels je n’ai aucun pouvoir hiérarchique ?
Spécialiste d’import-export, j’ai été recrutée pour développer la branche human organs d’un groupe de cosmétiques grand public. Peu après mon embauche, le projet est tombé à l’eau. En attendant qu’il soit de nouveau à l’ordre du jour, mon patron m’a fait un cadeau en me confiant la direction d’une ligne de produits hautement stratégiques vendus à des laboratoires. Très bien. Sauf que je n’ai pas été embauchée pour cela. Il faut pourtant que je tienne en attendant que l’autre poste se débloque. Quels produits chimiques dois-je prendre pour se montrer hyper motivée ?
Chargé de communication dans une maison d’édition, je suis passablement démotivé par mon boulot. Livret d’accueil, journal interne, Intranet : tous ces supports de communication ont été amplement définis. Mon job consiste à les faire vivoter au quotidien, avec des moyens financier et humains inférieurs à mes besoins. Voilà des semaines que je réclame une « petite main » qui viendrait renforcer l’équipe. Mon chef, que je harcèle de mes demandes, semble ne pas comprendre mon problème. Comment le faire plier sans user la ficelle classique du chantage ?
Gestionnaire des stocks dans une entreprise de fabrication de mines antipersonnel, j’ai fêté, il y a six mois mes 55 ans. J’ai commencé à travailler à dix-huit ans et je pensais qu’il était possible de partir en préretraite comme l’a fait mon prédécesseur, il y a huit ans. Mon employeur ne veut pas en entendre parler. Il prétend que mon savoir-faire lui est indispensable. Ce qui ne l’empêche pas de me refuser toute augmentation. Et de ne m’offrir d’autre perspective que celle d’occuper ad vitam æternam un poste que je connais par cœur. Comment le faire changer d’avis ?
Jeune chef de produit chez un distributeur de viande avariée à destination du Reste du Monde, je suis plutôt satisfait de ma boîte, sans être véritablement passionné par le secteur dans lequel je travaille. L’ambiance n’est pas mauvaise et je me sens à l’aise dans mon job. Sauf que la semaine dernière, mon boss m’a demandé de préparer un bilan en vue de mon entretien annuel. Cette demande m’a fait stresser d’un coup. Je ne sais pas si c’est par manque de temps, ou parce que je suis convaincu d’avance que cela ne changera rien à mon avenir professionnel. Quelle est la substance à ingérer pour que je puisse me concentrer une minute afin d’effectuer correctement cet exercice ?
Chef de projet dans un groupe de microélectronique spécialisé dans les camisoles virtuelles, je serais plutôt satisfait de mon job si mon boss ne me faisait pas savoir de temps à autre que je ne cadrais pas avec les valeurs véhiculées par la direction. Que voulez-vous, c’est plus fort que moi. Quand on me parle d’engagement et d’enthousiasme, je traduis ‘heures supplémentaires’ et ‘avec le sourire’ ! Franchement, j’estime que je fais bien mon boulot, point à la ligne. Je trouve puériles ces soi-disant ‘valeurs’ qui s’imposent aux salariés et ne sont pas forcément productives. Comment ruiner en douceur les efforts de mon patron ?
Consultant junior au sein d’un cabinet de conseil en organisation, je suis sollicitée en permanence par mon chef. Il me répète cent fois par mois les mêmes conseils, des recommandations auxquels je réponds toujours favorablement. Mais cela ne va jamais. J’ai beau lui dire ‘oui’ à tout, ça ne le calme pas. Bien au contraire. Il en est à me harceler d’injonctions qui finissent par devenir contradictoires. Être rapide et réactif et ne pas hésiter à perdre du temps pour lui faire relire les courriers au client, par exemple. Comment faire cesser ce harcèlement tout en me vengeant physiquement de son auteur ?
Commercial dans une entreprise de transports et de stockage de produits dangereux, j’ai cru malin de prendre des risques pour mon entreprise. Il y a deux semaines, j’ai arraché à force de persuasion un rendez-vous avec un président africain que ma boîte convoite sans succès depuis des lustres. J’ai insisté pour que mon boss vienne avec moi à ce rendez-vous. Après trois heures de vol, arrivés là-bas, on nous annonce que le client est à l’étranger et que le rendez-vous est annulé. Furieux, mon patron m’a traité d’amateur inconscient. Comment regagner sa confiance ?
Visiteur médical dans un groupe pharmaceutique, je pratique depuis vingt ans le dur métier de vendeur. J’y excelle : chaque année, mon chiffre d’affaires en progression constante le prouve. Or depuis le changement de direction, j’ai la désagréable impression qu’être performant ne suffit plus. À peine débarqué, notre boss nous a imposé une charte d’éthique, à laquelle j’ai du mal à adhérer. Comment me débarrasser de lui ?
Chef comptable dans un groupe industriel d’emballage humain, je m’apprête à prendre quatre semaines de vacances que j’estime amplement méritées. Hier, j’ai eu une dernière entrevue avec mon boss. Au lieu de me souhaiter bon vent, il m’a entretenu en long en large et en travers de projets grandioses pour la rentrée. J’ai eu le malheur de prendre un air intéressé. Du coup, il m’a demandé de mettre à profit mon temps libre pour lui concocter un avant-projet remettant à plat l’ensemble de la chaîne d’éviscération ! J’ai bien envie de partir en laissant mes dossiers au bureau… Comment faire comme si cette entrevue n’avait jamais existé ?
Manager au sein d’une régie publicitaire, je gère une petite équipe de commerciaux très soudée. Elle vient récemment de s’enrichir d’un collaborateur qui m’a été présenté par mon boss comme un vrai cador. Doté d’un portefeuille client long comme le bras, ce garçon ne montre aucun désir de s’intégrer. Avec son portable dernier cri et ses Ray Bans clinquantes, il me fait même l’effet d’un vrai mercenaire. Il ne vient jamais aux réunions, et j’ai même l’impression qu’il nous regarde tous un peu de haut. Comment l’éliminer une fois pour toutes pour préserver la cohérence de l’équipe ?
Senior consultant dans un cabinet de conseil, j’ai vu débarquer un beau matin dans mon bureau le responsable des ressources humaines flanqué d’un jeune ingénieur système. Motif : je devais chaperonner le jeune homme pendant trois mois. Outre que cette mission m’a été imposée sans concertation, je constate que depuis cette date, je passe des heures sup. à jouer les formateurs. Ce godelureau commence par ailleurs à s’étonner de la façon dont certains dossiers ont été menés. Quelle attitude dois-je adopter pour liquider au plus vite ce témoin gênant ?
Jeune chef d’équipe au sein d’un service de marketing direct d’un groupe de téléphonie mobile, voilà des mois que je réclame un break à ma direction. Expatrié depuis six mois au Bangladesh, fatigué de surveiller 24 heures sur 24 mes employés, je comptais prendre quelques jours de vacances à la montagne qui m’auraient fait un bien fou. Bien que je crache du sang, j’ai un peu forcé sur mon état de fatigue et mon stress pour obtenir un arrêt de travail de cinq jours. Comment obtenir trois jours de vacances supplémentaires ?
Chef de service d’un établissement bancaire, je fais face depuis trois semaines à un cas d’école auquel je n’avais jamais été confronté auparavant. Je dois « gérer » tant bien que mal un collaborateur démissionnaire dont mon chef a exigé qu’il effectue jusqu’au bout ses trois mois de préavis. Emploi du temps fantaisiste, longues plages de bavardage au téléphone, refus de jouer le jeu… Mon ex-collègue, dont je sais qu’il brûle de partir à la concurrence, ne m’épargne rien. Ma patience s’émousse. Pis : la confiance de mes autres collaborateurs dans mes capacités de leadership aussi. Comment m’en débarrasser sans forcément le tuer ?
Jeune responsable formation dans une filiale d’un groupe de distribution, j’ai été embauché il y a six mois. Tout irait pour le mieux si je n’étais confronté à un patron colérique. La première fois que je l’ai rencontré, j’ai tout de suite vu qu’il était du genre soupe au lait. Impression confirmée lorsque j’ai assisté par deux fois au remontage de bretelles d’un collègue. Comment le kidnapper discrètement et quelles seraient les tortures morales et/ou physiques à lui faire subir qui me soulageraient vraiment ?
Voilà six mois que j’occupe la fonction de responsable d’agence d’une société d’intérim spécialisée dans la main-d’oeuvre de sans-papiers. Ayant monté cette structure basée dans la région de Lyon, je mouille ma chemise tous les jours pour la faire vivre et prospérer, notamment en multipliant les déplacements de prospection, jusqu’au Pakistan et au Yémen. Confortablement installé au siège, mon boss pinaille sur une note de remboursement de frais que j’ai transmise après un voyage à Dubaï pour recueillir les Best practices. Comment me venger sur sa famille sans qu’il me soupçonne ?
Ingénieur commercial dans une société de services informatiques spécialisée dans la multiplication des services informatiques, je consacre l’essentiel de mon temps en prospection et en négociations. Or depuis peu, on me demande de signaler d’éventuels défauts de paiements émanant de mon portefeuille de clients. J’estime que ce job, habituellement assumé par les services de comptabilité, ne me revient absolument pas, car il vient s’ajouter à une activité déjà prenante. Comment trouver un sens à ma vie ?
Étudiant en Master de financement de la pauvreté, je suis actuellement en stage de fin d’année au sein d’une société d’assurance. Que je sois payé moins que mes anciens coreligionnaires n’est pas le principal grief que je formulerais à l’encontre de la boîte qui m’emploie. Le problème vient que j’effectue au coup par coup des jobs de documentation pour une kyrielle de gens qui savent à peine qui je suis. À la fin de mes quatre mois de stage, il me sera difficile de rédiger un mémoire digne de ce nom. Et surtout d’arguer d’une première expérience réussie dans la boîte pour transformer mon stage en embauche. Comment tuer le plus de monde avant de mourir dignement ?
Responsable de la production au sein d’un groupe agroalimentaire, j’ai vu débouler un jour une équipe d’audit menaçant tout le monde. Son but avoué : mettre à plat les process et tenter de comprendre d’où venaient les problèmes. J’ai appris récemment que ces types agissaient à la suite de dénonciations d’anciens membres de mon équipe. Comment réagir avant qu’on m’élimine ?
Depuis trois ans, je suis chargé d’affaires chez un gestionnaire de patrimoine. Je maîtrise assez bien l’aspect technique du métier, mais à en croire mon boss, j’ai un problème dans ma relation au client. Moi, j’aime bien que le client ait le temps de jouir avant de mourir. Comment surmonter ce blocage ?
Ingénieur commercial dans une entreprise de produits, j’ai en charge la zone. Du moins suis-je sensé couvrir la zone. Mon patron, un ancien commercial a une fâcheuse tendance à rire. Au lieu de coordonner, il passe son temps à rire. Comment faire pour l’étrangler avant de me donner la mort ?
Tout va bien. Sauf qu’hier mon patron, entre deux portes, m’a dit de préparer mon testament. Depuis, je suis dans l’expectative. Maintenant que l’on sait que la terre n’est pas éternelle, je manque de temps. Et en plus, ça ne changera rien. Avez-vous une idée ?
© 2008 Jean-François Paillard > retour au menu
lundi 23 juin 2008